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Ok mais... pourquoi des couteaux?



«Qu'est-ce que tu fais Gab?»


«Je gosse.»


«Ok mais... tu fais quoi?»


«Je gosse.»


Ça, ça a toujours été moi... et ce le sera sûrement longtemps encore.


Seulement, répondre «je gosse» parce que t'es pas trop à l'aise de dire que tu reproduis en bois la baguette de Dumbledore ou que tu essaies de faire une fusée avec du produit à souche d'arbre, de la litière à chat et du sucre à glacer, ça passe.


(Elle a fonctionné en passant.)


(Non pas la baguette... ouin je sais...)


L'affaire c'est que quand tu te mets à faire plusieurs couteaux, que les gens en demandent, que tu en fais plus, que plus de gens en veulent, que tu t'équipe, que tu fais un logo, un site web, et que tu démarres une entreprise, on n'appelle plus ça «gosser».


Quand tu fais tout ça, gosser devient fabriquer. Ça devient créer.


Quand tu fais tout ça, la question n'est plus «tu fais quoi?»


Ça devient « ok mais... pourquoi des couteaux?»



Alors voilà:


Quand t'es un gosseux depuis que t'es tout petit, tu deviens ambitieux avec ces projets-là. Une baguette, c'est cute, mais c'est relativement simple. Tu trouves une image, tu la reproduis en bois. Pas besoin de tutoriel. Juste de temps.


Quand tu veux faire une fusée, c'est parce que tu regardais des vidéos de comment fabriquer ta fusée avec les moyens du bord sur YouTube pendant ton cours de physique.


Un jour je suis tombé sur des vidéos tutoriels pour fabriquer une fonderie à aluminium avec une chaudière en métal, du sable, du plâtre, le séchoir à ma mère et les briquettes de BBQ à mon père pour faire fondre les canettes sensées être consignées.



À quoi ça a servi?


(«À salir mon garage», diraient mes parents).


Mais ouais, à pas grand chose.


Sauf que c'était pas assez. Je voulais chauffer plus chaud. Avec du gaz. Bien sûr.



Ça fait que les vidéos sur YouTube deviennent «comment construire une forge», «comment fabriquer une enclume», «comment forger du métal» et finalement, évidemment, «comment forger/fabriquer un couteau».


Est-ce que ma fin de session universitaire allait m'empêcher de revenir 7000 ans en arrière?


Absolument pas.



C'est donc avec deux bouts de deux par quatre, une lime à métal, une plaque d'acier et du Janis Joplin que j'ai commencé à fabriquer mon premier couteau.



«Mais pourquoi tu fais un couteau?»


«Pourquoi pas?»




C'est ce que j'aime de cette histoire là. Je n'avais pas la moindre idée qu'un an plus tard, j'aurais accumulé des centaines d'heures de vidéos tutoriels, de décorticage de procédés, de fouille dans les forums pour les réponses que je cherche ou de conversations avec d'autres artisans des États-Unis, d'Angleterre et d'Australie pour échanger des techniques, des idées et des principes de fabrication.


J'ai passé tout mon été et toutes mes économies là-dessus. J'ai acheté un vieux tapis roulant brisé pour le moteur qui était dedans, je me suis acheté une soudeuse, trouvé, sur YouTube, comment utiliser ça sans mourir, et je me suis fabriqué ma sableuse à ruban.





Pendant des mois, le panneau de contrôle du vieux tapis roulant m'indiquait le nombre de calories que je brûlais. C'était fantastique.



J'ai passé des mois à me demander ce que j'allais faire en septembre.


Continuer les cours?


Faire des couteaux...?



Vous voyez bien la décision que j'ai prise.


Mais sachez que quand un client m'explique qu'il aime ses couteaux au point où il les amène chez ses amis pour les montrer, quand un chef me dit que c'est le premier couteau qu'il possède qui coupe bien ses tomates séchées, ou quand je termine enifn la commande d'un client et que je peux voir sa réaction quand il le déballe enfin...


Je regrette pas une seconde.






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